Donner des jours de repos pour soulager l'un de ses collègues dont l'enfant est gravement malade, c'est possible dans le secteur privé mais pas dans le public. Mobilisation au commissariat de Mulhouse...
Fiche de paie (illustration).
Solidaires et mobilisés les policiers de Mulhouse. Ils souhaitent donner quelques jours de RTT pour venir en aide à deux de leurs collègues : leur petite fille Charline, âgée de 5 ans, souffre d'une tumeur très rare et inopérable, qui nécessite la présence des parents. Sauf qu'ils ne peuvent rien faire ces fonctionnaires. Impossible de faire acte de générosité. Le don de jours de repos pour la bonne cause, à des collègues dont l'enfant est gravement malades, c'est possible depuis mai 2014, mais uniquement dans le secteur privé, pas dans la fonction publique.
Chaîne de solidarité
L'association "Une roulade pour Charline" a été créée en août dernier, quelques jours après l'annonce de la maladie de l'enfant. Elle a généré une grande chaîne de solidarité qui compte aujourd'hui 450 membres. Des collègues, des parents mais aussi d'autres fonctionnaires qui souhaitent donner des jours de RTT. "Sauf que le décret d'application pour les agents publics n'est toujours pas sorti", déplore Arlette Grosskost, députée UMP du Haut-Rhin. C'est un scandale au regard de la nécessité, des chaînes de solidarité qui se mettent en place". Edouard Martin, le président de l'association, souhaite la mobilisation de la ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu : "J'ai eu des appels de personnes travaillant dans les mairies, la DDE, ils sont tous bloqués par ça..."
"Mais j'ai une bonne nouvelle à annoncer (ce jeudi matin), ajoute Arlette Grosskost, puisque j'ai interpellé la ministre dans les couloirs de l'Assemblée et elle m'a assuré que ce décret était à la signature..."
255 jours de congés à Sélestat
Ce genre d'acte de solidarité fonctionne dans le privé : un salarié du groupe Salm (spécialisé dans la fabrication de cuisines) à Sélestat va bénéficier de la solidarité de ses collègues pour accompagner sa fille de quatre ans dans son combat contre la leucémie. Des dons nombreux pour financer les soins et aider d'autres parents en difficulté au sein de l'entreprise. Ce salarié, Nicolas Liebes, a obtenu 255 jours de congés de la part de ses collègues "pour pouvoir suivre le traitement de (sa) fille et être à ses côtés le plus longtemps possible".